Les sociétés humaines influencent profondément l'ensemble des écosystèmes de la planète, par l'exploitation des ressources naturelles et l'occupation de l'espace. L'Afrique est particulièrement bien documentée sur les thématiques se reportant aux pressions anthropiques sur le milieu naturel et à leur altération : déforestation, ruptures des structures paysagères, croissance urbaine, pollutions de l'eau et de l'air, dégradation des sols, etc. Les tentatives de réponse, pour inverser la tendance, sont elles aussi nombreuses : la convention de Rio de 1992 et les Accords Multilatéraux sur l'Environnement qui ont suivi, la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques, la convention sur la biodiversité, la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification ou encore la convention de la grande muraille verte à l'initiative de l'Union Africaine en 2005, etc.
Dans ce panel, nous souhaitons questionner les rapports des africains à leur environnement par le prisme de la « nature enchantée », celle qui est, ou qui pourrait être, source d'un développement durable. Cette Nature positive s'inscrit dans le fil droit du Millenium Ecosystem Assessment (MEA) de 2005 qui popularise la notion de services écosystémiques (SE) qu'il définit comme les bénéfices que les humains tirent des écosystèmes. Le MEA identifie quatre types SE dont les services culturels qui concernent les bienfaits non matériels que fournissent les écosystèmes (aménités, cadre de vie, tourisme, loisirs...).
Nous attendons des communications qui illustrent ce nouveau regard, encore en gestation dans le contexte africain, sur l'importance de maraîchage urbain, sur les valeurs positives des pratiques agricoles traditionnelles, sur les richesses des écosystèmes supports de écotourisme, etc. Il s'agit aussi de questionner les raisons de la difficile reconnaissance par les gestionnaires locaux de cette nature prometteuse et sa non considération comme telle