Le franc CFA, le débat est aussi géopolitique
Makhoudia Diouf  1@  
1 : ESAM École de Management et de Finance
Groupe IGS

« La décolonisation, c'est quelque chose de très ambigüe. C'est la rupture des liens de dépendance par rapport à l'ancienne puissance coloniale. Mais, il me semble que ceux qui ont décolonisé pensaient poursuivre d'une certaine manière les objectifs de la colonisation ». Cette définition du processus d'émancipation proposée par l'historien Elikia M'BOKOLO pourrait parfaitement expliquer la situation actuelle des anciennes colonies françaises en Afrique subsaharienne vis-à vis de l'ancienne puissance coloniale.

En effet, les indépendances des Pays de cette partie du continent noir sont intervenues dans les années 60, et la France a pourtant maintenu un ensemble de mécanismes et d'instruments comme le Franc des Colonies Françaises d'Afrique ( le franc CFA) , depuis 1945, pour préserver son influence et ses intérêts multiples dans de ces nouveaux pays indépendants. Par conséquent, les politiques économiques et monétaires de 14 pays en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale s'effectuent sous le contrôle de Paris.

Aujourd'hui, plus de 70 ans après les indépendances des voix s'élèvent pour réclamer la fin du franc CFA, la dernière monnaie coloniale encore en circulation et pour l'avènement d'une monnaie africaine autochtone. Ainsi, à Abidjan, Bamako, Bruxelles, Dakar, Kinshasa, mais aussi Londres, Ouagadougou ou encore Paris, la mobilisation de la jeunesse africaine et de la diaspora ne cesse de prendre de l'ampleur pour réclamer la fin cette monnaie coloniale. Si sur les plans institutionnel et universitaire, ce combat est incarné à juste titre par des économistes comme l'ancien Ministre Togolais Kako NUBUKPO, il convient également de convoquer d'autres disciplines par exemple la géopolitique.

 En effet, cette discipline offre des notions conceptuelles telles que la sphère d'influence, le soft power... permettant de penser la lutte contre le franc CFA. Dans cette communication, nous réfléchirons sur les alternatives au franc CFA en partant donc d'une perspective géopolitique.

 

 


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