Ce travail porte sur les relations sino-africaines, à partir du cadre sénégalais, a cherché à analyser la trajectoire d'un « petit pays » de l'Afrique de l'Ouest dans un ensemble global, où les territoires du Sud sont concernés dans cette nouvelle géopolitique, qui se manifeste par une reconfiguration de la carte économique du monde. Cette poussée chinoise sur le continent justifie ici une batterie de questions pour comprendre pourquoi et comment l'Afrique est redevenue un espace de constructions d'enjeux entre puissances traditionnelles et pouvoirs émergents et la place qu'occupe la Chine en Afrique depuis la conférence de Bandung.
Pour une meilleure lecture de ces relations discontinues entre le Sénégal et la Chine d'hier à aujourd'hui, nous avons déroulé le fil historique en passant du Sénégal, sous la présidence de Léopold S. Senghor à Macky Sall en passant par le second président du Sénégal Abdou Diouf à son successeur Abdoulaye Wade, afin de saisir les hésitations, les rebondissements, les reniements, les volte-face de la diplomatie sénégalaise. L'approche méso sociologique s'est intéressée aux entreprises chinoises installées au Sénégal ; qui sont-elles ? Dans quels secteurs interviennent-elles ? Comment interagissent-elles avec la population locale ? De ces interrogations sont sorties plusieurs réponses qui permettent de suivre à la trace la réalisation de la stratégie du « Going global » avec des porte-drapeaux du « made in China » comme Huawei, ZTE, Sinopec, C.R.B.C, Henan Chico, qui participent au rayonnement économique et diplomatique de la Chine en bénéficiant du financement des programmes d'aides ou de prêts au profit du Sénégal par l'exécution des travaux. Cette communication permettra de saisir les enjeux du Sénégal aux yeux de la Chine dans sa géopolitique africaine.