Le projet de développement de l'irrigation IDSP (Irigation Development Support Project), mis en place sous la conduite du gouvernement zambien et financé par la Banque Mondiale, est présenté par cette institution comme le prototype - un modèle - d'une nouvelle génération de projets d'investissement en partenariat public/privé (PPP) devant bénéficier à la fois à des investisseurs privés et à des villageois sur les terres desquels barrages et périmètres irrigués sont en cours d'installation. Futur attributaire d'une partie importante du foncier irrigué, le « secteur privé » - à savoir des entrepreneurs privés nationaux ou étrangers - est invité à participer au financement des investissements, à la gestion des infrastructures d'irrigation (entretien du futur périmètre irrigué, collecte des redevances auprès des autres bénéficiaires, etc...), au transfert de technologie et à la structuration des filières agro-alimentaires. D'autre part, les familles d'agriculteurs dont une partie du territoire villageois est mobilisé pour le projet, recevront en théorie chacune, clef en main, une parcelle dotée d'infrastructures d'irrigation, des facilités d'accès aux intrants et équipements nécessaires à sa mise en valeur ainsi que la possibilité d'insertion dans la ou les filière(s) activée(s) par les entreprises agricoles bénéficiaires du projet. « Secteur privé » et villageois sont donc censés être co-bénéficiaires du projet, illustrant ainsi le caractère « win-win » de ce nouveau modèle de développement, tandis que la participation des investisseurs privés au financement du projet doit permettre tout à la fois de pallier le manque de moyens des pouvoirs publics et de réduire d'autant l'endettement public.
En mettent en œuvre une méthodologie en termes d'évaluation de projet, les auteurs montreront à la fois les difficultés méthodologiques inhérentes à la nécessaire comparaison du scénario « avec projet » avec un scénario de référence et les premiers résultats qu'une telle démarche permet de livrer. Ils mettront l'accent sur les contradictions inhérentes à la conception même de ce type de projets et les conséquences prévisibles, au regard des objectifs affichés, de leur mises en œuvre sur les différentes catégories d'acteurs concernés.