A l'origine d'une économie du théâtre chancelante, une politique culturelle controversée. Depuis 1972,la politique culturelle au cameroun apparaît davantage comme étant un ensemble d'idées plus ou moins politiques qui se satisfait surtout de vanter les acquis (diversité culturelle et linguistique,géographie attrayante,etc.) plutôt qu'il ne se propose de les préserver. En effet, les arts et la culture depuis longtemps sont mis en avant et donc présentés comme cheval de bataille contre le sous-développement économique qui sévit dans le pays. Toutefois, s'il en est ainsi dans les écrits, la réalité sur le terrain est toute autre: un cadre légal du spectacle vivant rassemblant des lois parfois contradictoires dans leur application, un marché quasi inexistant et remettant par ailleurs en question la loi de l'offre et de la demande, un public assez désintéressé de tout ce qui touche au théâtre, des artistes handicapés dans leurs activités par le manque d'appui matériel et financier de la part des pouvoirs publics et des structures adéquates pour écouler leurs productions...Cet état de choses a conduit les compagnies de théâtre camerounaises à se tourner désespérément et prioritairement vers les aides financières et structures étrangères (idem pour les festivals qui en sont fortement dépendants)qui elles se font plus présentes et surtout manifestent plus d'intérêt pour la chose théâtrale que celles nationales. Malheureusement, l'intervention reccurente de bailleurs de fonds étrangers, provoquant désormais la dépendance financière de ces artistes,leur liberté créatrice (le choix des pièces, des messages véhiculés, de la mise en scène, des lieux de représentation...l'image de marque même des compagnies) s'en retrouve quelques fois très affectée. Ceci nous conduit, à travers l'analyse de quelques-unes de ces compagnies, à nous poser la question de savoir comment ces artistes s'organisent-ils dans de telles conditions? En outre, comment les profils des compagnies de théâtre ont-ils évolués et vers quel idéal tendent-ils? Et surtout s'agit-il désormais au Cameroun, d'une économie du théâtre essentiellement basée sur les efforts individuels des compagnies de théâtre?