L'Afrique est marquée, depuis quelques années, par un développement accélérée. Elle est aujourd'hui la deuxième région la plus dynamique du monde, derrière les pays en développement d'Asie. Dans le même temps, la société africaine reste très attachée aux valeurs traditionnelles : les chefferies sont plus que présentes ; les langues locales et les ethnies sont de plus en plus des éléments centraux de reconnaissances identitaires. Dans cette quête de rattachement aux « sources », le végétal devient central dans les sociétés, aussi bien dans les villes que dans les villages reculés. S'inspirant de travaux menés au Cameroun et au Burkina Faso, cette communication propose un éclairage nouveau sur le rapport des africains à leur nature, à leur végétation. Ici, les conditions climatiques confèrent à cette végétation une place centrale. Elle enrichit les sols, freine l'érosion due au ruissellement, apporte de l'ombre, permet de se chauffer, de se nourrir, de s'éclairer, de se soigner, etc. Elle tient également une place importante dans l'imaginaire des populations locales. Notre travail fait ressortir une complexité dans le rapport au végétal, loin d'une approche binaire, bon/mauvais, utile/inutile. Le choix de la couverture végétale (agriculture, floriculture, formations spontanées) et sa répartition sont faits avec une extrême minutie. Cette végétation est au cœur d'un système, fruit d'un subtil équilibre entre les contraintes environnementales qui impriment sa trame de fond, les besoins et les moyens des populations, le tout guidé par les habitudes culturelles. Nous montrerons que le couvert végétal, bien plus qu'ailleurs, n'est pas qu'un simple élément du décor et du quotidien. Il est aussi un livre ouvert qui retrace l'histoire des territoires, de ses peuples et qui décrypte les enjeux sociétaux actuels.