« Terres neuves agricoles, terres d'élevage en sursis » : trajectoires actuelles et recomposition des espaces agropastoraux dans le Sud- Ouest nigérien.
Oumar Marega  1@  , Frédéric Alexandre  2@  , José Luis San Emeterio  3@  , Julien Andrieu  4@  , Alain Génin  5@  
1 : Laboratoire TVES (Territoires, Villes, Environnement et Société)
Université du Littoral Côte d'Opale : EA4477
2 : Pléiade  (EA 7338)
université Paris 13 : EA7338
99, Avenue Jean-Baptiste Clément – 93430 VILLETANEUSE -  France
3 : San Emeterio
Université Paris VII - Paris Diderot
4 : ESPACE UMR 7300
Université de Nice Sophia-Antipolis
5 : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés  (CITERES)  -  Site web
CNRS : UMR7324, Université François Rabelais - Tours
33 allée Ferdinand de Lesseps BP 60449 37204 Tours cedex 3 -  France

Cette communication présente les résultats des enquêtes de terrain menées en 2009 dans 11 villages du Sud-Ouest nigérien (Alexandre et al, 2013). Les villages enquêtés ont été choisis le long du gradient bioclimatique Nord-Sud dans l'objectif d'étudier les changements environnementaux et les stratégies d'adaptation des sociétés agropastorales de la région.

Les principaux enseignements présentés ici ont été tirés à partir des techniques basées sur les statistiques textuelles pour appréhender les perceptions des changements socio-environnementaux afin de mieux comprendre les trajectoires actuelles et les recompositions qui caractérisent les espaces agropastoraux du Sud-Ouest nigérien.

Les résultats montrent :

  • D'un côté une pression sans cesse croissante sur les terres d'élevage qui s'amenuisent au profit des terres agricoles. Du point de vue des acteurs enquêtés, l'étendue des défrichements ne cesse de croitre au détriment de la ressource végétale utilisée pour l'élevage, ce qui met les terres d'élevage en sursis.
  • De l'autre côté, les perceptions des contraintes d'ordre politico-sécuritaire, démographique et climatique apportent une meilleure compréhension des recompositions en cours dans l'organisation spatiale des activités agropastorales. En effet, on peut noter l'impact de la perception de l'insécurité dans le nord du Mali (alors même que les enquêtes ont eu lieu en novembre 2009) sur l'orientation des axes de transhumance. La transhumance transfrontalière Niger‐Mali se réoriente vers la partie sud du Niger et en direction du Bénin. Ainsi vient s'ajouter d'autres flux de transhumance à l'axe Niger‐Bénin qui existe depuis la période des grandes sécheresses entre 1965 et 1995. La grande différence par rapport à ceux qui pratiquaient déjà cet axe vers le Sud depuis plusieurs années réside dans les raisons qui sont à l'origine de ces changements. Les premiers parcours en direction du Sud étaient motivés par la sécheresse. Ces nouveaux flux qui s'y ajoutent sont enclenchés par des problèmes d'insécurité et d'instabilités politiques survenus au Sahel à la fin des années 2000.

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