Vivre ensemble ou à distance ? Analyse de la réunification et de la séparation physique des couples de migrants à Ouagadougou
Marie-Laurence Flahaux  1@  
1 : Laboratoire Population-Environnement-Développement
Institut de Recherche pour le Développement : UMR_D151, Aix Marseille Université : UMR_D151

La migration va souvent de pair avec la dispersion des familles (Toyota et al. 2014). Le sujet des conjoints vivant à distance l'un de l'autre a surtout été étudié dans le contexte des migrations internationales caractérisées par des politiques migratoires restrictives (Barou 2001; Quiminal 1995; Caarls and de Valk 2017; Beauchemin et al. 2014; Mazzucato et al. 2014). Par contre, il a été moins approfondi dans un contexte de libre circulation tel que celui des migrations vers les villes africaines.

Dans le contexte de l'urbanisation en Afrique, on considère généralement que ce sont surtout les hommes qui migrent seuls en ville, avant d'être rejoints par leur famille. Cependant, les données sur les familles dispersées en plusieurs lieux sont rares. Les enquêtes ménages et les recensements ne collectent pas d'informations sur les conjoints résidant dans d'autres ménages (Bennett and al. 2015). Les observatoires de population ne collectent normalement pas de données sur les trajectoires migratoires des conjoints vivant ailleurs.

Cette présentation vise à mieux connaître et comprendre les arrangements familiaux et les stratégies des couples lorsque au moins l'un des conjoints a migré à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Elle repose sur l'analyse de trois types de données : (1) les données de l'Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO), (2) les données d'une enquête sur les histoires familiales des migrants réalisée en 2015, et (3) des entretiens qualitatifs avec des migrants aux trajectoires familiales et migratoires variées.

La recherche se focalise sur les migrants en union originaires des milieu ruraux (70%) et ruraux (15%) au Burkina Faso ainsi que sur ceux provenant de Côte d'Ivoire (15%), majoritairement « diaspo », arrivés à Ouagadougou entre 2008 et 2015. Les données quantitatives permettent d'analyser (i) l'ampleur du phénomène des couples vivant à distance et (ii) les facteurs de la réunification et de la séparation physique des couples. Les données qualitatives permettent quant à elles de mieux comprendre la perception des individus concernant la vie à distance et les stratégies migratoires et familiales mises en œuvre.


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