Du Forum Urbain Mondial à la ville du Rail à Nairobi : parcours d'individus dans les lieux de la gouvernance globale.
Bérénice Bon  1@  
1 : IRD-CESSMA
IRD

Cette communication propose de suivre certains individus, du Forum Urbain Mondial qui a eu lieu à Kuala Lumpur en février 2018 sur la mise en œuvre du Nouvel Agenda Urbain adopté lors de la conférence onusienne Habitat III, puis au siège de ONU-Habitat à Nairobi au Kenya, et enfin dans les structures de gouvernance d'un projet pilote mené à Nairobi. L'objectif est d'identifier et d'analyser les lieux du politique où des mises en normes environnementales s'appuyant ou non sur des agendas internationaux peuvent s'effectuer, et d'interroger les acteurs en présence.

Pour introduire le Nouvel Agenda Urbain, je reviendrai dans un premier temps brièvement sur le terrain mené au Forum Urbain Mondial, et sur le suivi des principales sessions portant sur l'Afrique (notamment sur les liens entre Agenda de l'Union Africaine et Nouvel Agenda Urbain), sur des villes africaines et sur des projets de planification stratégique : Quelle place a été accordée à l'enjeu environnemental lors des discussions ? Autour de quelles grandes problématiques ? Qui étaient les membres des panels et les organisateurs ? Les représentants des gouvernements locaux africains ont-ils évoqué cet enjeu lors de leur prise de parole ? Quelles sources de financement ont été évoquées ? Qui étaient les membres de la délégation kényanne au forum, et par quels réseaux les représentants des collectivités locales ont été invités ?

Dans un second temps, je mettrai ces résultats en perspective d'un grand projet pilote à Nairobi, dont ONU-Habitat est l'agence de mise en œuvre. Il s'agit du développement d'une Ville du Rail, sur une parcelle des chemins de fer de 200 hectares au cœur de la ville, aujourd'hui en grande partie vacante. Je questionnerai les structures décisionnelles du projet, et la manière dont les enjeux environnementaux sont pris en compte. Quelle place est accordée aux collectivités locales, aux autorités nationales, aux bailleurs de fonds, aux chemins de fer kényans, à ONU-Habitat l'agence de mise en œuvre et aux consultants sud-coréens et kényans ? Pourquoi cette forte présence d'acteurs étrangers ? Les membres de la délégation kényanne au Forum sont-ils au courant de ce projet ? Comment est pris en compte, et par qui, l'enjeu environnemental ? À quelle phase du projet intervient l'autorité nationale pour la gestion de l'environnement ? Quelles sont ses conclusions et à qui sont-elles transmises ? ONU-Habitat s'appuie-t-il sur des recommandations du Nouvel Agenda, ou sa position de leader au Forum, pour légitimer à l'échelle du projet son rôle parfois contesté d'expert ou de coordinateur ?


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