Depuis le début des années 2000, le Burkina Faso connaît un boom minier, surtout aurifère. Ce boom a fait du Burkina Faso une constellation de sites d'orpaillage qui mobilisent de nombreuses populations provenant d'horizons divers. Le pays a connu l'ouverture d'industries minières et la prolifération des sites d'exploitation artisanale de l'or. Parallèlement aux activités d'exploitation industrielle, l'orpaillage s'est donc maintenu et séduit de nombreuses personnes de divers statuts professionnels et de diverses conditions sociales. Plusieurs élèves avaient dans cette dynamique, déserté les salles de classes pour les sites d'orpaillage. Le ressort de leur comportement était fondé sur la perception populaire selon laquelle l'activité d'orpaillage récompense mieux que les études scolaires. Ainsi, de nombreuses familles rurales ont poussé leurs enfants à rejoindre les sites d'exploitation artisanale de l'or.
Aujourd'hui, la situation s'est renversée et l'on assiste à un retour dans les classes des élèves qui avaient abandonné l'école au profit des sites d'orpaillage. Quelle est la dynamique sociale et économique à l'origine de ce mouvement de retour ? Quelles sont les formes de désenchantement chez les élèves orpailleurs ? Quelles nouvelles représentations, les élèves de retour ont-ils de l'orpaillage et de l'école ? Qui sont ces élèves qui reviennent à l'école ?
Pour répondre à ces questions, une approche méthodologique de type socioanthropologique a été adoptée. Ainsi, des outils et techniques de collecte de données comme l'entretien et l'observation ont été mobilisés dans ce travail. Les entretiens ont été conduits auprès des élèves décrocheurs afin de comprendre leurs logiques de désertion des classes au profit de l'orpaillage, leurs logiques de retour à l'école, leurs représentations de l'activité d'orpaillage, etc. En outre, d'autres acteurs de l'éducation que sont les parents d'élèves, les enseignants, les responsables locaux et déconcentrés de l'éducation, ont été interrogés.