Transafricaine de l'indocilité: le cas des mouvements sociaux en Mauritanie
Achraf Ouedraogo  1@  
1 : ENS

Depuis les années quelques années, on assiste dans le contient africain à l'émergence des mouvements sociaux et citoyens qui investissent de plus en plus le champ politique. A titre d'exemple nous pouvons citer : Y'en a marre (Sénégal), Filimbi et Lucha (en République démocratique du Congo), Balai citoyen (Burkina Faso), Tournons la page (Burundi), SOFAS (Mali), Stop à la mauvaise gouvernance (Guinée), Ça suffit comme ça (Gabon), Je M'engage ! (Mauritanie)... Ces initiatives sont créées et dirigées non par des politiciens qui n'ont plus la confiance et l'adhésion du peuple mais par des artistes et autres activistes de la société civile qui s'impliquent davantage dans la vie politique de leurs pays.

Fondés par des artistes, journalistes, blogueurs, ces mouvements entendent s'inscrire dans une dynamique de sensibilisation et de mobilisation des jeunes pour protester contre les systèmes de gouvernances économiques, sociales et politiques. De la conception à la mise en œuvre de leurs actions sociales et citoyennes, ils développent des stratégies de sensibilisation et de mobilisation pour inciter la jeunesse à la révolte contre les politiques de gouvernances.

Proches des milieux populaires dont ils sont issus, souvent pauvres et désespérées, ces mouvements sont formulées par des expressions familières, simples, proche de la rue pour influencer et exprimer le désarroi du peuple, de la masse, première victime des politiques, caractérisées par une mauvaise gestion des biens publics et incapables de répondre à la problématique majeure de l'emploi.

L'avènement de ces mouvements est marqué par le contexte du « réveil du citoyen », de la prise conscience du citoyen et le ras-le-bol général des peuples de certains pays qui aspirent au changement et à la démocratie. Ces initiatives, fondées et dirigées, le plus souvent, par des jeunes qui représentent un poids démographique énorme est susceptible de créer un climat de turbulence et de défiance vis-à-vis des gouvernements dont ils sont issus, peu enclins au dialogue et aux perspectives de changement. Surtout que ces mouvements sont constitués de jeunes instruits avec des parcours différents mais partageant les mêmes aspirations et capable de faire un diagnostic et une évaluation des politiques mises en œuvre par leurs gouvernements. 

Dans notre communication, nous tenterons d'analyser le contexte et les influences ayant contribué à la naissance de ces mouvements tout en déterminant leur particularité. Ensuite, nous déterminerons ce passage de la culture, de l'action citoyenne à la politique; cette praxis en matière de mobilisation sociale, facilitée par les nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication qui, dans certains pays, a fait basculer des régimes pour l'avènement de nouveaux espaces démocratiques plus sensibles aux aspirations des peuples. Enfin, nous mettrons en exergue la praxis de ces mouvements qui orientent leurs actions vers une approche territoriale et citoyenne en déjouant les manœuvres de déstabilisation basées sur des affiliations politiques, sociales et même régionales. 


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