Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) 50 après : diagnostic et pronostic
Steeve Nzegho Dieko  1@  
1 : Université Omar Bongo de Libreville

Le parti politique est une organisation durable, c'est-à-dire une organisation dont l'espérance de vie politique est supérieure à celle de ses dirigeants en place ainsi qu'une organisation locale visant une implantation nationale. Elle implique la volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux de prendre et exercer le pouvoir, seuls ou avec d'autres, et non pas simplement d'influencer le pouvoir. Le parti politique est également une entreprise politique qui vise la conquête individuelle ou collective du pouvoir et la distribution ou le partage des dividendes politiques.

 

Pour mieux cerner le PDG cinquante depuis sa création, ce projet de communication se donne pour ambition de cerner les contours de sa vie historique, juridique, politologique et sociologique à travers l'exploration des idées, des acteurs et des actions en prenant en compte trois temporalités successives majeurs : 1968-1990 ; 1990-2009 et 2009 à nos jours. Le premier temps politique est celui du parti unique sous Omar Bongo. Le deuxième temps politique est celui du « Renouveau démocratique » sous Omar Bongo et le troisième temps politique est celui de la transition politique sous Ali Bongo Ondimba. Il revient précisément d'une part, de rendre compte de la trajectoire, du rôle et du fonctionnement du parti en même temps qu'un intérêt sera accordé, d'autre part, au PDG « parti de masse et d'élite », dont il convient de vérifier la prégnance en fonction de la typologie des partis politiques ainsi que sa réception sociale auprès de la population gabonaise.

 

L'intérêt scientifique d'un commerce intellectuel autour du PDG est indéniable. L'article 6 al. 1er de la Constitution gabonaise dispose que « les partis et les groupements politiques concourent à l'expression du suffrage ». En effet, les partis contribuent à la formation de la volonté générale en ce qu'ils influencent, orientent, guident l'opinion grâce aux débats qu'ils provoquent. Certains débats sont internes aux partis, d'autres sont portés à la connaissance de l'opinion nationale et internationale. Dans ce dernier cas, ce sont des débats situés dans les Chambres du Parlement où majorité et opposition s'affrontent notamment sur le contrôle de l'action gouvernementale ou alors portés devant la scène médiatique, empruntant le canal d'émissions de télévision, d'articles de presse ou du Web. 

Toutefois, l'observation des partis politiques gabonais fait apparaître de nombreuses failles. D'abord, la démocratie à l'intérieur des partis politiques est presque impossible. Les débats sont complètement inexistants. C'est le président du parti qui décide et donne les orientations. Les militants sont presque des machines à exécuter les ordres du chef. Ensuite, en général, faute d'une véritable idéologie, les débats politiques se situent ailleurs notamment sur la scène médiatique, et souvent par médias interposés. Enfin, en raison de la forte dépendance des Etats du Sud aux puissances occidentales, le débat public entre acteurs politiques devient inutile dès lors que les décisions sont souvent prises ailleur et sont généralement contraignantes pour ces pays.

 


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