Des paysages pastoraux aux « manufactured landscape » en Afrique de l'Est.
Benoit Hazard  1@  
1 : Institut Interdisciplinaire d'Anthropologie du Contemporain  (IIAC)  -  Site web
CNRS : UMR8177, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
105, boulevard Raspail 75006 Paris -  France

Version:1.0 StartHTML:0000000193 EndHTML:0000005341 StartFragment:0000003100 EndFragment:0000005305 SourceURL:file://localhost/Users/benoithazard/Documents/%E2%80%8B%C2%AB%C2%A0Y%20a.doc

L'argument de worskhop consacré aux Paysages dans l'anthropocène part d'une question: « Y a-t-il quelque part d'où je puisse parler de la nature, c'est-à-dire de nous-mêmes? » (Edward Burtynsky). De manière sous-jacente , cette question interroge : De quoi l'anthropocène est-il le nom ? Loin d'être uniformément partagée par nombre de pays du sud dont les émissions en CO2 restent faibles en regard des grands pays industrialisés, l'anthropocène en Afrique sub-saharienne, apparaît sous l'injonction de la transition énergétique, et de vaste mouvement d'accaparement et de reconversion des « terres marginales » en champs d'énergie renouvelable. Spatialement et historiquement situé dans l'histoire d'une « modernité occidentale », l'anthropocène n'est-il pas en définitive l'énoncé d'une théorie des crises dans "l'écologie monde capitaliste", marquée par une forme d'a-comisme politique, et un profond rejet de l'humain ?

A partir d'une ethnographie critique de projet de conservation de la nature et de leur reconversion dans le secteur de l'énergie, ce papier ouvre la possibilité de décrire des anthropo-scènes, c'est-à-dire à travers une heuristique du paysage, de re-territorialiser et de nommer les choses dont l'anthropocène est le mot. Plutôt que de réduire la recherche en sciences sociales à une chronique du temps présent, qui fut elle critique, est, elle-même, située dans une ontologie des modernes, nous postulons que les anthropo-scènes ouvrent à des pensées et des pratiques paysagères.


Personnes connectées : 1